Chapitre VIII
Vent de la Discorde
*une légère musique vint se nicher au creux de vos oreilles au fur et à mesure de votre approche à la grotte, une musique lente et triste. Une fois sur le seuil, la musique cesse et plus aucun bruit, le calme plat. Vous entrapercevez brièvement une ombre fugace au fond de la grotte et quelques secondes après, le fils du conteur apparait et s’approche de vous*
Ah vous revoilà, vous en avez mis du temps ! Pour une fois que j’avais préparé le thé, le voila froid maintenant … Mais trêve de bavardage, place à la leçon d’histoire …
Paix et quiétude, un vœu sans doute accompli pour les Curselander, peuple ayant tant de fois connu la misère. Aucun événement notable pour ce fier clan qui se redresse peu à peu, se dépareillant de son manteau de cendre pour retrouver, lentement mais surement, l'ancien éclat qui lui est dû. Unique trouble de cette nouvelle sérénité au sein du clan, la grossesse de Kana, décidée à taire le nom de son compagnon, Amani, un Hopelander. A la naissance, la vérité finie par éclater au grand jour et certains ne voient pas d'un très bon oeil cette relation. Amour ou manipulation, beaucoup restent crédules et méfiants quand aux motivations de ce Hopelander. C’est donc à la régente de Curseland, Safiya de vérifier qu’aucune menace n’est à craindre. Épaulé par son compagnon, dont ils se sont enfin avoué leurs sentiments réciproques, Rahisi et Safiya s'assurèrent que tout irait bien. Un soulagement de plus, et un poids en moins sur les frêles épaules de Safiya. Mais pour combien de temps encore ? Le temps passe, et l’heure d’annoncer le nom du futur souverain approchent. Car pour renaître de ses cendres, le clan doit être guidé par un nouveau roi, le successeur de Mufasa. C'est à l'aube que la régente alla réveiller les deux princes, Swahl, l'ainée, le plus robuste, et Haru, handicapé physiquement par une constitution fragile. Voulant éviter une nouvelle haine fraternelle entre les deux princes, tel qu'elle pu observer entre Taka et Mufasa, ses grands frères, Safiya compta sur l'éducation qu'elle leur offrit et pris soin d'écouter ce que chacun avait à dire. Si les esprits s'échauffèrent entre les deux princes, la fraternité sembla l'emporter. Le moment fatidique arriva et un nom fut mis sur le tapis …. Haru sera dorénavant le nouveau roi de Curseland ! Peut-être sera-t-il porteur d'une nouvelle ère prestigieuse. Mais ça, seul l'avenir nous l'avouera. Béni par la lumière, tel un signe des anciens monarques, le nouveau roi se tient fièrement sur le rocher, rugissant pour annoncer la nouvelle, non loin derrière lui se trouve son grand frère et sa grande sœur, surement prêt à l’épauler qui sait ?
A Hopeland, les jours passent et ce clan qui avait connu un essor fulgurant durant le règne de Léo semble maintenant prendre le même chemin que le clan de Prideland. Kalay a pris le trône mais Zarha, sa soeur, ne l'entend pas de cet oreille. La tension entre les deux devient palpable voir dangereuse. Fort heureusement, Amani, le sage d’Hopeland, propose de convoquer tous les hopelanders afin de mener un débat pour choisir le nouveau souverain. Car c’est bien connu, un roi sans peuple n’est pas un roi. Le grand jour arrive donc, tout le monde est convié aux festivités. Certains arrivent en retard, mais personne ne semble remarquer ce détail mineur … Le sage d’Hopeland officialise le débat alors que Kalay et Zarha se font face. Avec force, les héritiers entament une joute verbale qui rapidement devient un règlement de compte entre le frère et la soeur. Ils vident tous ce qui ont sur le cœur, et l’une naïve, croit en la possibilité de pouvoir faire la paix avec son frère et de diriger ensemble le clan. Mais la vraie personnalité de Kalay est mis à jour, et cela grâce à un coup d’état spectaculaire et magistral, orchestré par Onura, fille illégitime d’Ovu, lionne bâtarde. Personne n’avait rien vu venir. Rapidement, les hopelanders furent encerclés par un commando de lions entrainés, et parmi eux figuraient Ukufa et Usiku, le frère et l'amant de la fille d'Ovu. Revendiquant le trône d’Hopeland, de par le sang royal que son père, lui avait légué, Onura se lance à son tour dans un échange endiablé avec ses concurrents. Rapidement, Kalay est mis hors course par la férocité des arguments des deux prétendantes au trône. La clan divisé entre les deux rivales se rangent peu à peu de chaque côté. La nuit tombe et face à ce dilemme qui saisit le clan, seul une bataille sanglante semble pouvoir décider de la finalité de cette rencontre. Or ceux-ci n'est pas envisageable. Onura propose donc un duel à la princesse, pour limiter le nombre de mort mais surtout pour prendre l’avantage ! Chasseuse et guerrière d'expérience, elle surpasserait aisément Zarha, princesse à fleur de l'âge et inexpérimentée au combat. Héritant de la sagesse de sa mère, Zarha opta pour l’abandon du trône, partant des terres d’hopeland mais formulant vengeance à la nouvelle reine, Onura. Depuis ce jour, plus personne ne revit Zarha ainsi que les partisans qui l'avaient suivis. Onura en nouvelle reine, imposa des changements, instaurant une nouvelle hiérarchie avec un régent, Usiku Wafu, ainsi que des lieutenants pour la seconder. Les déserteurs sont traqués, et ensuite soit ramenés, soit tués. Plus personne n’a l’autorisation de sortir des limites du territoire, des sentinelles veillent au grain et tous semble se contenter de ce nouveau régime. Le prince déchu, Kalay, qui est resté, à la grande surprise de tous, soumis à l’autorité d'Onura, disparut un beau jour. Des rumeurs courent comme quoi il serait parti à l’aube en compagnie d’un ange noir mais rien de plus pour parfaire les preuves.
Chez les Masimbas, comme chaque aube, Ienzo et Hatima réveille le clan de leur violente dispute concernant la succession de Scar, l'ancien chef. Comme pour Prideland, autrefois, le clan se divise en deux fratries, campées sur leur position. Mais c’est dans le malheur et l’adversité qu’on oublie ses différents. L’eau commence à lentement s’amenuiser dans la forêt tropicale, seul ressource du clan Masimba. Inquiet, une expédition est montée afin de tenter de résoudre ce mystérieux problème. Même les panthères envoient un petit escadron afin d’épauler les lions. Arrivé sur place, chacun énonce ses hypothèses, n’ayant pas remarqué le silence inhabituel de ces lieux. Akiam, jeune Masimba recueilli par Ororo, part avec les panthères, enquêter de son coté pour découvrir la cause de la sécheresse, tandis que les lions se disputent une fois de plus. Ils se divisent donc. Koorie part, Kusha ainsi que Hatima et des partisans, afin de trouver une autre source d’eau. Ienzo, ses partisans et la famille de Tiko, dont Akiam et les panthères décident de suivre le courant de la rivière pour aller à la source du problème. A la lisière du désert, Koorie propose de se diviser en trois groupes pour trouver de nouveau point d’eau. Mais sans résultat pour la princesse Masimba et Hatima, seul Kusha put trouver, dans le désert, une grotte souterraine abritant une petite rivière apte à abreuver pour un temps le clan. Pour le groupe de Ienzo et compagnie, ils parvinrent à trouver un petit singe qui leur explique que l’assèchement de l’eau est du aux habitants de la forêt afin de faire partir les lions. Le groupe décide donc d’aller discuter avec les habitants afin de trouver un accord commun. Les pas leurs mènent à la montagne, lieu jusque la jamais exploré et c’est la bas qu’ils rencontrent le chef de la rébellion, un éléphant solitaire. Tiko tente de raisonner l’éléphant en expliquant qu’il est vain de faire partir les Masimbas, car ce n’est pas cela qui empêchera les autres clans de lions ou d’hyènes à venir conquérir ces terres. Ne l’entendant pas de cette oreille, l’éléphant frappe Tiko d’un grand coup de trompe, qui fait partir le patriarche sur un rocher. Avec l’âge, le coup fut létal et c’est ainsi que le lion a la crinière rousse rendit l’âme. Son sacrifice ne fut pas vain, la conséquence des actes et la culpabilité refroidirent les ardeurs du chef et ce dernier se força à écouter les arguments des Masimbas. Un accord a été trouvé grâce à Ienzo et Akiam, les habitants de la forêt remettent l’eau et Masimba s’assurent qu’aucune guerre ne viendra empiéter le territoire neutre, en allant faire des traités avec leurs voisins. Le soir venu, chaque groupe était revenu au baobab pour conter les faits, et la famille de Tiko se mirent à l’écart pour faire le deuil … C’est d’ailleurs en cette soirée qu’un débat eut lieu pour les Masimba afin de nommer le nouveau chef. Et a la grande surprise de tous, Ienzo laissa sa place, et vota même pour Nommos et Koorie. La décision était prit à l’unanimité, deux chefs virent le jour pour succéder à Scar. Sauront-ils apte à diriger convenablement ce clan, surtout face aux problèmes qui se profilent à l’horizon ?
Du coté des Shadowlander, aucun trouble notable à signaler, chaque clan de hyènes vit dans son coin, et bien qu’il y est quelque escarmouche, tout se passe plutôt bien. Le manque d’organisation et de chef ne trouble pas l’harmonie, bien que certaines femelles, comme Daïfa, tente de raisonner les autres pour retrouver la puissante nation qu’était les Shadowlander lorsque toutes les hyènes étaient sous une même bannière. Mais rien n’y fait et les jours passent et s’assemblent comme toutes les autres. Jusqu’au jour ou, un petit troupeau d’éléphant solitaire, exclu à cause de l’incendie de Prideland, décide de reprendre le territoire ancestral des éléphants, le cimetière.
Quatre éléphant arrivent donc en territoire hostile, barrissant à leurs arrivés pour signaler leurs présences. Les hyènes approchent donc, intrigué par ce fait, et lorsque la matriarche de ce petit troupeau annonce qu’ils sont venus reprendre ces terres, ils n’ont pour réponse que le rire sarcastique des canidés. Kiaju, chef d’un clan d’hyène, tente de parlementer avec la matriarche, tandis que Daïfa organise ses troupes à l’arrière en prévision. Mais un jeune mâle vint mettre son grain de sel, Akagi, le jeune caïd. Cela vire rapidement dans le chaos, Kiaju et le dandy invétéré se prennent le museau, ignorant complètement les éléphants, et ceux-ci prennent mal l’offense. La goutte d’eau qui fit déborder le vase se personnifie sous la hyène du nom de Crack, ne comprenant pas totalement la situation et l’envenimant encore plus avec ses propos. C’est le donc le plus jeune éléphant de la troupe, qui exaspéré, donne le premier coup de la bataille sanglante en visant Crack. Les hyènes démarrent au quart de tour, et essayent de s’organiser pour défaire les intrus sur leurs territoires. Petit à petit, les hyènes parvinrent à isoler le petit groupe pour affronter séparément les éléphants, afin de diminuer le nombre de blessé et de mort qui ne fait que croitre de leurs cotés. Jusqu’au coup de maître de la part de certains, qui permirent d’isoler la matriarche et Wavivu se donna le plaisir de donner le coup de grâce, affirmant ainsi la supériorité des mâles .Les autres éléphants rentrent dans une rage a la vue de ce spectacle et le combat redouble d’intensité. Le jeune éléphant finit par succomber à cause de sa cécité causé par Crack, et les deux adultes restant décident de prendre la fuite. C’était sans compter sur un coup fourbe des hyènes qui firent tomber des ossements pour entraver les déplacements des deux fuyards. L’un deux se prit les pattes et tomba, recevant quelques coups mais il parvint à fuir avec le deuxième adulte. Sauf qu’il mourut plus loin vers la frontière, suite à ses blessures. Un grand jour ou non pour les hyènes, Kiaju a rendit l’âme, devant les yeux de ses enfants, Daïfa est blessé, ainsi que Wavivu et bien que les intrus furent chassés, et qu’un important apport de nourriture soit là pour nourrir les jeunes, il fallait avant tout déplorer les pertes …
.. Voila, c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que vous tirerez leçon de ses connaissances, que les étoiles guident vos pas ...
*Vous repartez, méditant sur ce que vous venez d’apprendre, et une légère musique commence suite à votre départ, tandis qu’un poème résonne en ce lieu, et dans votre cœur*
Le temps s'ébroue et s'étend éreinté
Sur les terres d'un antan offert aux cieux.
Sa crinière de sable sur ses paupières,
Brûle ses prunelles et vole à ses yeux
Toute la sombre lumière,
Ces larmes qui auraient dû y naître.
Et l'espace où la vie doit disparaître.
Sur la courbe avisée d'un souvenir
Le souffle d'une hyène court et s'éteint
Sur une dune couchée par ses soupirs.
Le secret du désert se fissure, enfreint.
S'ils ne peuvent laisser couler
Les sources de leurs chagrins,
Lions et hyènes aux agiles pensées
Savent sans détour s'en retourner.
L'amour, la guerre, l'art de se laisser choir
Sont d'un silence faux, d'un oubli feint.
Et muet d'apparence,
N'en demeure pas moins...
L'antan, père des différences
Et des leçons du quotidien.
Le temps s'ébroue et s'étend éreinté
Sur les terres d'un antan offert aux cieux.
Sa crinière de sable sur ses paupières,
Brûle ses prunelles et vole à ses yeux
Toute la sombre lumière,
Ces larmes qui auraient dû y naître.
Et l'espace où la vie doit apparaître ~